Entrons dans le vif du sujet : j’ai reçu mes matières premières, j’ai fait mon nid à l’atelier, maintenant il faut commencer à produire.
Un(e) émailleur(se) devant un nouveau four c’est comme un(e) pâtissier(e) devant le sien dans sa cuisine : il faut le tester pour voir comment il se comporte, afin d’être sûr de ne pas brûler le fond de tarte à tous les coups ! L’intérêt ici n’est pas tellement le motif, mais la cuisson.
Four à émail
Le four met une heure à atteindre la température idéale de cuisson. Mais je ne me tourne pas les pouces en attendant : je prépare mes premiers médaillons. En effet, avant de prendre plaisir à dessiner les motifs et appliquer la poudre d’émail, il faut apprêter les pièces : mettre en forme le cuivre qui sert de base (s’il n’est pas acheté déjà tout prêt), puis appliquer un contre-émail dessous (pour éviter que la pièce ne se déforme) et un une couleur dessus (un fondant incolore par exemple).
Recto/verso
Ou plutôt, ci-dessus, verso (contre-émail foncé) et recto (fondant incolore).
Bref je m’occupe utilement.
Comme je suis passionnée de généalogie (*), je teste un motif « d’arbre de vie ».
Voici les différentes étapes de cette pièce :
Dessin du motif de l’arbre.
Pièce en cours d’émaillage.
Pièce émaillée encore humide.
Pièce après séchage.
Pièce après cuisson.
Même si la sortie du four reste toujours une surprise (l’action du feu n’est pas une science exacte), la cuisson s’est bien passée et augure de belles journées de production en perspective…
Oh fait ! Un autre médaillon, pour vous rendre compte : mêmes motifs, mais des couleurs différentes bien sûr. Il illustre la surcuisson. L’émail s’est rétracté, mélangé, dilué. Le résultat n’est pas forcément vilain, mais ce n’était pas l’effet recherché à l’origine !
(*) Voir le blog Murmures d’ancêtres.